Saturday 4 August 2012

Les chèvres de l'altiplano :

Dès la sortie de Sucre, la route remonte en lacets vers les hauts plateaux. L'air se raréfie et les indigènes paraissent méfiants. Ici, les esprits sont toujours marqués par la colonisation. Dans les villes, on rencontre des gens éduqués qui font la part des choses entre l'homme blanc et le conquistador espagnol. Ailleurs, les amalgames sont plus rapides et le traumatisme laissé par l'exploitation de la race andine est encore perceptible. Le peuple bolivien est fier et triste. Spoilé d'une terre magnifique et jadis opulente, il subit au quotidien sa pauvreté avec amertume. Seul Evo fait figure de lueur d'espoir indigène malgré son infime marge de manoeuvre dans un pays où les capitaux américains, anglais et chiliens ont rapté les miettes de ressources naturelles abandonnées par les espagnols. Ici, quand on est étranger, on paye pour entrer dans les églises... En même temps à Potosi, la cité symbolique de cette richesse perdue, les églises sont gratuites et se décomposent comme bien des vestiges de l'envolée baroque qui gagna les espagnols quand ils découvrirent le 'cerro rico' (montagne riche) qui serait aujourd'hui plus justement renommée gruyère pauvre. Les tours operators y organisent bien volontiers des excursions pour touristes voyeuristes dans les mines d'étain où des enfants s'empoisonnent les poumons à casser des cailloux sans jamais voir la lumière du jour.
Puis on arrive à La Paz, la cité perchée dans les nuages. À couper le souffle ! Au sens propre comme au figuré. Bien que peu hospitalière, la capitale la plus haute du monde offre un spectacle étonnant. Les rues sinueuses s'aggripent à flan de montagne sous le regard bienveillant de l'inébranlable mont Illimani (qui culmine à 6500m). Pourtant le feu d'artifice s'estompe rapidement. La ville est chère, il fait froid et nous sommes attendus au Pérou. On profitera de la halte pour faire réparer l'appareil photo par un bricolo mysterieux et on file vers la frontière. Adios Bolivia !















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